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Trouble du déficit de l’attention chez les entrepreneurs : 5 astuces pour en faire un super-pouvoir !

6 mai 2024

Savez-vous ce qu’ont en commun des entrepreneurs comme Bill Gates (Microsoft), Richard Branson (Virgin) ou Ingvar Kamprad (Ikea) ? Plus loin de nous, des personnalités comme Henry Ford, Thomas Edison, Walt Disney, Albert Einstein ou John F. Kennedy ? Toutes ces personnes souffrent (ou souffraient) d’un trouble du déficit de l’attention, un TDAH. Mieux encore : toutes ces personnes ont, d’une manière ou d’une autre, tiré parti de leurs symptômes pour faire de leur existence une réussite.

Car, oui, le cerveau d’une personne atteinte de TDAH fonctionne différemment du cerveau neurotypique. Ni « mieux », ni « moins bien », mais autrement : avec un TDAH, l’on est souvent plus créatif et plus résilient, plus apte à réaliser plusieurs tâches à la fois et à prendre des risques, plus énergique. Des caractéristiques qui peuvent devenir des atouts… lorsque le déficit de l’attention est suffisamment « maîtrisé » pour donner des fruits.

Vous aussi, vous êtes facilement distrait(e) ? Vous ressentez le besoin de faire dix choses à la fois ? Vous réfléchissez plus vite que les autres ? Vous avez toutes les difficultés du monde à vous focaliser sur un seul point d’attention ? Vous ne serez donc pas surpris(e) d’apprendre que vous « souffrez » d’un déficit de l’attention. Mais en tant qu’entrepreneur, vous pouvez faire de ce trouble un avantage significatif pour votre carrière.

Dans cet article, je vous livre cinq astuces pour focaliser votre attention et aller au bout d’une gestion de projet. Ce cas d’étude vous montrera qu’il est possible de contrôler le déficit de l’attention chez l’entrepreneur et de donner à votre cerveau les moyens pour booster votre business.

Qu’est-ce qu’un trouble du déficit de l’attention ?

Le trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité (ou TDAH pour les intimes) désigne un trouble du neurodéveloppement qui concerne près de 3 % de la population adulte. (La prévalence est plus élevée chez les enfants, mais chez une partie d’entre eux le trouble a tendance à s’amenuiser avec le temps, ce qui explique que le taux soit plus bas pour les adultes.)

Le TDAH se manifeste par trois symptômes principaux :

  • Le déficit d’attention : difficultés de concentration, de gestion ou d’autogestion ; manque d’organisation ; tendance à s’éparpiller, à se disperser ; procrastination ; oublis fréquents.
  • L’hyperactivité motrice : impossibilité de rester en place, nervosité, besoin de bouger en permanence.
  • L’impulsivité : impatience, changements rapides d’humeur, besoin d’interrompre les autres lorsqu’ils parlent (pour pouvoir prendre la parole plus vite).

Vous vous reconnaissez dans au moins deux de ces trois symptômes ? Vous avez sans doute un déficit de l’attention. Mais attention : pour poser un tel diagnostic, il ne suffit pas d’oublier ses clés de temps en temps, ou d’avoir tendance à laisser pour demain les choses que l’on pourrait faire le jour même. Le TDAH se caractérise par des troubles constants qui affectent la vie des gens qui en souffrent, plutôt que par des symptômes passagers.

De fait, le déficit de l’attention chez l’entrepreneur peut s’apparenter à une plaie. Comment gérer un business lorsqu’on manque d’organisation, qu’on passe du coq à l’âne ou qu’on ne peut pas attendre ? La vie de chef d’entreprise devient un défi lorsqu’on souffre de TDAH : il devient difficile de mener le moindre projet à son terme, faute d’avoir la patience et l’attention pour aller jusqu’au bout.

Sauf qu’en réalité, ce n’est pas forcément un problème. Tout dépend de la manière de voir les choses.

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Le TDAH : un trouble courant chez les entrepreneurs à succès

Car, de façon générale, les personnes qui ont un trouble de l’attention développent aussi des qualités personnelles très importantes dans le cadre d’une gestion d’entreprise. Elles ont beaucoup de curiosité et de vivacité d’esprit ; elles ont une créativité débordante ; elles sont plus résilientes que la moyenne (un attribut essentiel lorsqu’on prend des risques : il faut être capable de se relever vite en cas d’échec) ; elles sont capables de prendre en charge une multitude de tâches en simultané.

Et, oui, cela concerne énormément de chefs d’entreprise. Comme le rappelle John Torrens (enseignant en pratique entrepreneuriale à l’université de Syracuse, et lui-même gérant de société atteint de TDAH) dans un TED Talk, 62 % des entrepreneurs à succès présentent des symptômes de TDAH. De nombreuses études supportent ce fait.

On peut y voir une coïncidence… ou se laisser convaincre que le déficit de l’attention chez l’entrepreneur s’apparente à une sorte de « super-pouvoir » qui facilite la prise de risque et pousse à chercher des solutions aux problèmes existants.

Mais comme tout super-pouvoir, le TDAH doit être maîtrisé si l’on ambitionne de le transformer en avantage.

Pour les besoins de cet article, je vais prendre un exemple simple : celui d’une gestion de projet. Vous êtes entrepreneur, vous avez un déficit de l’attention, et vous souhaitez créer une nouvelle formation. Quelles sont les clés pour y parvenir ? Comment mettre à profit votre cerveau atypique pour aller plus loin qu’une personne lambda ?

Faire du déficit de l’attention chez l’entrepreneur une force : 5 astuces pour mener à bien une gestion de projet

Voici 5 astuces simples à mettre en place si vous êtes entrepreneur avec TDAH.

1. Fixez une deadline claire (et respectez-la)

Fixez une date butoir pour terminer votre projet : un mois, six mois, un an… Peu importe le délai, dès lors qu’il est à la fois réaliste et suffisamment contraignant pour vous inciter à vous plonger dans le travail.

À titre personnel, c’est ce que je fais au moment de mettre au point une nouvelle formation. Je choisis un point fixe dans un avenir proche, en fonction de mon objectif, et je me contrains à respecter cette date pour terminer et mettre en ligne ma formation. Cela me donne une direction à suivre tout en agissant positivement sur ma motivation.

Cette méthode peut vous sembler basique, mais elle a la particularité… de fonctionner ! Il faut comprendre une chose : le cerveau a besoin de repères. À défaut, il est difficilement capable de gérer un projet sur le long terme.

Bien entendu, le problème ne se pose pas si votre horizon se limite à la semaine en cours ou au rendez-vous fixé le mois suivant avec un prospect. Mais dès lors que vous ambitionnez de créer quelque chose, de changer votre organisation interne (pour prospecter plus efficacement, par exemple), ou de prendre à bras-le-corps une tâche complexe et fastidieuse (comme de relancer la totalité de votre liste d’acquéreurs), vous avez besoin d’une deadline. Votre cerveau en a besoin.

Soudain, la finalité un peu vague devient un point concret, une destination à atteindre. Et plus l’on s’approche de la date butoir, plus le cerveau produit de l’adrénaline… et plus l’on est stimulé(e). Sans cette deadline, on aura tendance, au contraire, à considérer la chose avec désinvolture, à reporter au lendemain, à se préoccuper de tâches censément plus urgentes.

Il y a encore une meilleure façon d’utiliser la deadline : fixer une date et la partager avec son équipe, par exemple sur un calendrier synchronisé (c’est très facile avec Google Drive). C’est une manière de vous engager dans votre projet, d’en prendre la responsabilité devant tout le monde. Pour ma part, je me donne comme objectif de sortir une formation par mois : je le sais, mon équipe le sait, et je me mets moi-même dans l’obligation d’assumer pleinement mon rôle… et de faire ce que je me suis engagé à faire.

2. Fixez des mini-objectifs tout au long du projet

La deadline est donc indispensable pour l’entrepreneur ayant un déficit de l’attention : c’est ce qui permet de se donner un objectif à atteindre, une destination. Mais celle-ci peut s’avérer très lointaine et incertaine. Il peut se passer des mois, voire des années, avant que vous ne puissiez cueillir les fruits de vos efforts. Et quoi de plus difficile que de se motiver pour un projet à très long terme, dont on ne voit pas le bout ?

La solution consiste à poser des jalons, autant de jalons que d’étapes à franchir. Ces étapes sont comme des mini-objectifs à atteindre, chacun avec sa propre date butoir.

Pourquoi est-ce indispensable pour toute gestion de projet ? Parce que le cerveau n’est pas capable d’évaluer le temps nécessaire à la réalisation d’une action sur le long terme. Il se dit qu’il a le temps… jusqu’à ce que ce temps vienne à manquer.

En psychologie, on parle de « biais de planification » : le fait de ne pas pouvoir estimer avec justesse le temps qu’il faut pour donner vie à un projet. Ce que Tony Robbins a notoirement résumé de la façon suivante : « Les gens sous-estiment ce qu’ils peuvent faire en un an, et surestiment ce qu’ils peuvent faire en cinq ». Si vous vous sentez concerné(e), rassurez-vous : c’est tout à fait normal lorsqu’on parle du déficit de l’attention de l’entrepreneur.

Au-delà de la gestion de projet, c’est aussi ce qui nous empêche de nous atteler à une tâche spécifique dans la vie de tous les jours. Rappelez-vous de vos études : étiez-vous du genre à attendre la dernière seconde pour faire un devoir, au risque de passer la nuit dessus ? On perd en tranquillité d’esprit ce que l’on gagne en adrénaline…

Ainsi, le fait de découper une tâche en plusieurs mini-objectifs, avec des dates fixes, permet de se forcer à progresser doucement, palier après palier. De façon à ne pas se retrouver au pied du mur à la fin du délai imparti. Au lieu de produire ma formation d’un coup – ce qui serait de toute manière impossible – je m’impose de respecter des dates-jalons : à telle date, il faut que j’aie établi mon plan ; à telle autre, que j’aie fini la formation ; à telle autre encore, que j’aie produit les vidéos qui accompagneront la sortie de la formation. Je sais exactement où j’en suis à tout moment, et ce qu’il me reste à accomplir.

À quelques jours de ma deadline finale, j’ai ainsi réalisé 90 % du travail nécessaire.

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3. Communiquez sur votre progression avec votre équipe

Outre les étapes à visualiser, un bon moyen de se focaliser sur un projet consiste à communiquer dessus, à le rendre « public » d’une certaine manière. Il ne s’agit pas d’en parler aux voisins ou d’en faire la publicité sur la place du village, mais d’intégrer votre équipe au processus.

À cet effet, vous pouvez par exemple partager un calendrier avec vos collaborateurs avec les dates des étapes à suivre, puis organiser des réunions à intervalles réguliers afin de faire le point. Chacun(e) peut suivre votre progression, mais aussi vous soumettre des idées et vous encourager lorsque les choses n’avancent pas.

De plus, une fois votre projet public, vous prenez le risque de décevoir les vôtres. Et c’est une chose que le cerveau n’aime pas, mais alors pas du tout !

De mon point de vue, ce système offre plusieurs avantages :

  • En fixant des deadlines intermédiaires visibles de tout le monde, je me mets une pression salutaire: je sais que je dois respecter le calendrier que j’ai moi-même fixé, parce que c’est ce que veut mon équipe. Je suis attendu au tournant : des tiers vont analyser mon avancée et me faire des feedbacks. Impossible de me défiler.
  • Je deviens pleinement responsable de mon projet et de mon rythme de progression. Je dois assumer ce que je fais et comment je le fais – ce qui ne serait pas le cas si je travaillais en secret.
  • Enfin, ces échanges réguliers avec mon équipe ont quelque chose de profondément stimulant. J’écoute les remarques, les conseils et les idées que l’on me soumet. Souvent, je les intègre au projet. Il arrive aussi que la concertation me permette de sortir d’une impasse ou de franchir un obstacle qui m’aurait sinon bloqué pendant un bon moment. Ce n’est donc jamais du temps perdu.

L’étendue réelle de votre communication ne regarde que vous. Personnellement, j’aime garder cela entre quatre murs et me référer à ma seule équipe. Mais si vous êtes suivi(e) par une grosse communauté et que vous souhaitez mettre votre projet sur le devant de la scène publique (au sens strict), en créant des Stories sur votre progression et en demandant à vos followers d’intervenir, c’est votre choix. L’important, c’est que ce mécanisme vous aide à avancer et à tenir vos deadlines.

C’est le propre du déficit de l’attention pour l’entrepreneur : une certaine tendance à se disperser. En travaillant en groupe plutôt que seul(e) dans votre coin, en communiquant sur ce que vous faites, vous vous placez dans une situation qui vous contraint à vous focaliser sur le projet en cours. Et cette pression a du bon !

4. Laissez-vous distraire (pour mieux vous concentrer)

Ce que vous allez lire maintenant peut vous sembler contradictoire ; mais c’est en réalité parfaitement logique du point de vue du déficit de l’attention de l’entrepreneur.

Pour mieux se concentrer avec un TDAH, il faut… se laisser distraire !

C’est ce que montrent de nombreuses recherches en psychologie. Une personne qui souffre d’un trouble du déficit de l’attention parvient plus aisément à se focaliser sur une tâche lorsqu’elle se met à faire plusieurs choses en simultané.

Est-ce vraiment si étonnant ? C’est même assez courant : on tape du pied en travaillant, on mordille ses lunettes en réfléchissant, on fait tourner un stylo sur ses doigts en écoutant quelqu’un parler. Ce sont des automatismes. De mon côté, j’aime mettre de la musique : j’ai besoin de son pour me concentrer. J’ai des amis qui veulent avoir leur téléphone sous les yeux pendant qu’ils bossent, d’autres qui marchent sur un tapis de course tout en tapant à l’ordinateur. Et je suis persuadé que, vous aussi, vous avez votre propre « truc », quel qu’il soit.

Ce faisant, on prend en charge tant de tâches à la fois que l’on aide le cerveau à se polariser sur une action en particulier. Les distractions permettent à l’esprit de mieux s’orienter. Cela peut sembler étrange, mais c’est ainsi que fonctionne notre cerveau.

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5. Offrez-vous des récompenses pour chaque petite victoire

Il est très important de célébrer vos petites réussites, par exemple chaque fois que vous franchissez avec succès l’une des étapes de votre projet.

Si vous ne le faites pas, que va-t-il se passer ? Vous parvenez à une deadline intermédiaire en ayant remplir votre objectif. Vous passez à la suite sans marquer le coup. Et là, votre cerveau se rebelle. « À quoi bon continuer si je ne suis jamais récompensé ? », se demande votre pauvre encéphale… qui, naturellement, perd en motivation. Car il sait que la prochaine étape, elle non plus, ne sera pas valorisée comme il se doit.

De fait, nous avons tous et toutes besoin d’un stimulant pour rester focus sur un projet.

Le cerveau marche à la récompense. Lorsqu’il est récompensé, il secrète de la dopamine : l’hormone du plaisir. Il est donc incité à reproduire le processus.

Ce système de « récompense/renforcement » est indispensable à la survie des mammifères. Grâce à lui, l’animal trouve la motivation pour réaliser des actions, ou pour déclencher le comportement adapté à une situation donnée : par exemple, une prise de risque nécessaire, la recherche de nourriture, ou la fuite face à un danger. Des comportements qu’il n’aurait pas naturellement s’il n’y trouvait pas son compte.

Il est donc essentiel de célébrer chaque étape du projet franchie avec succès. De petites récompenses suffisent : offrez-vous une gourmandise, allez prendre une heure de massage, ou proposez à votre équipe de fêter cela autour d’un verre. Une fois la deadline finale atteinte, prenez une journée libre ou faites un truc dingue qui vous donne envie depuis toujours.

Ainsi, votre cerveau recevra quantité de signaux positifs. Il se dira que les efforts étaient rudes, mais qu’ils valaient la peine. Il comprendra que la récompense vient après le travail, et sera encouragé à reproduire le même processus pour obtenir à nouveau quelque chose. Alors, célébrez dès que vous le pouvez !

Vous avez un super-pouvoir : servez-vous-en !

En résumé, pour rester concentré sur un projet lorsqu’on est entrepreneur avec un déficit d’attention, il faut…

  • Se fixer une deadline globale pour le projet.
  • Se fixer des mini-objectifs pour chaque étape du projet.
  • Communiquer sur le projet et sur sa progression.
  • Se laisser distraire en faisant plusieurs choses à la fois.
  • Célébrer ses petites victoires.

Ainsi, vous parviendrez à utiliser pleinement votre TDAH et à en faire un super-pouvoir à employer à bon escient durant votre vie d’entrepreneur !

Dans les commentaires, n’hésitez pas à partager vos propres techniques pour rester focalisé(e) sur vos tâches.

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